Mieux vaut ne pas tomber dans le piège du biais de récence
Finance Comportementale
Écris par MoneyController el 21.07.2023
- 531
- 0 Suivez-moi
Même ceux qui investissent sur les marchés courent le risque de commettre une erreur fréquente, étudiée par la finance comportementale, due à un biais cognitif qui conduit à surestimer l'importance de certaines informations en raison de leur proximité dans le temps.
La perspective dans laquelle nous évaluons l'information peut être d'une importance décisive. Cela apparaît clairement lorsque l'on considère ce que l'on appelle le "biais de récence", c'est-à-dire la distorsion causée par la proximité d'un événement dans le temps. La finance comportementale associe ce biais au "biais de disponibilité", car on suppose que l'information la plus récente dans le temps correspond dans une large mesure à l'information la plus disponible.
Le biais de récence conduit les investisseurs à surestimer l'importance des événements qui se sont produits dans un passé plus récent. Les événements qui se sont produits dans un passé plus récent influencent fortement les prévisions concernant l'avenir. Le risque est toutefois de négliger des données importantes, telles que les tendances historiques. Une période de corrélation entre deux actifs habituellement non corrélés, par exemple, pourrait conduire un investisseur à modifier radicalement son portefeuille, en sous-estimant la probabilité que cette corrélation ne soit, comme le montrent les données au fil du temps, qu'un événement temporaire.
Comme l'écrit Adam Hayes dans "Investopedia", le biais de récence est étroitement lié au phénomène dit de la " hot hand " dans les jeux de hasard : le fait qu'un joueur vienne de remporter une série de victoires conduit les observateurs à croire spontanément qu'il est susceptible de continuer à gagner, alors qu'ils n'ont aucune raison objective de le penser. Ce phénomène s'inscrit dans le cadre plus général du "gambler's fallacy", une erreur cognitive qui conduit à croire que les événements passés influencent les événements régis uniquement par le hasard.
Comme pour les autres biais cognitifs, le biais de récence peut être limité par la poursuite d'une stratégie d'investissement rationnelle, capable de pondérer les informations en fonction de leur importance et non de leur simple proximité temporelle. Pour intervenir sur la composante émotionnelle, Hayes évoque la possibilité d'utiliser des logiciels d'investissement automatisés, tels que les robo-advisors. De manière générale, de nombreux experts suggèrent que les investisseurs soient accompagnés dans leurs décisions par un expert du domaine, comme un conseiller financier.
Lire aussi :
Qu'est-ce que la finance comportementale?
Ancrage : même en finance (malheureusement), c'est la première impression qui compte
En finance, la qualité de l'information est un atout, la quantité est un risque